Drôle de jeu. || June.}

L'amour ne voit pas avec les yeux, mais avec l'âme.
Shakespeare

Mercredi. 16ho7

♫ « Petit tournesol, joli, jolii"... » Le jeune Flanagan faisait un jeu de société avec sa soeur sur la table de la salle à manger. La petite Julia était en pleine forme - vous me direz, ça ne change pas de d'habitude, c'est clair. Mais bon sait-on jamais... - et elle chantait à tue-tête les paroles d'une chanson qui, Thomas en était presque sûr, n'existait pas. Il aimait la voir comme cela, aussi joyeuse et pleine de joie de vivre, insouciante et rêveuse de ce monde inconnu. Qui sait, peut être qu'un jour sa petite soeur deviendra une grande chanteuse et sortira un album qui portera le titre de Tournesol illustré par les grands soins de son grand frère. C'est beau les rêves... Soudain un silence s'abattit sur les deux jeunes gens, c'est ce qui fit revenir le jeune homme sur terre et il aperçut Julia, plongée en pleine réflexion, le buste à moitié couché sur le plateau de jeu. Les yeux plissés pour montrer sa concentration maximale, elle passait délicatement sa langue sur ses lèvres toutes fines. Puis, tout à coup, elle bougea son pion, et très fière d'elle, hurla :

- GAGNÉ !!

Le jeune adolescent éclata de rire, ébouriffant au passage les cheveux de sa petite soeur. Ils rangèrent ensemble le jeu et avalèrent quelques crêpes. Après cela, Thomas devait amener Julia à l'école de danse. Il lui passa le bras autour des épaules et reprit d'un ton enjoué.

- Allez canaille, en route !

Mercredi. 17h12

Le jeune Flanagan avait décidé de se rendre au Parc. Endroit merveilleux pour prendre l'air, lieu idéal pour rêver et un paradis exceptionnel pour dessiner. Le sourire aux lèvres, il passa l'entrée et d'un pas fluide et léger écrasa les gravillons dans un bruit infime. Il repéra son arbre préféré, un cerisier nu par ce temps d'hiver. Le vent était frais mais il y avait un soleil magnifique et c'était le moment où jamais. Cependant, il n'avait pas eu le temps de changer sa trajectoire qu'une personne attira son attention. Là, sur un banc. Thomas avait beau être de dos, il connaissait parfaitement cette chevelure, ses chaussures et surtout cette manie qu'elle avait de croiser les jambes. Il ne s'était pas attendu à la voir ici, encore moins munit d'un... calepin. Son coeur fit un bond. Cinq mois. Ils avaient finit l'été, passé l'automne et entamé l'hiver ensemble, toujours aussi attachés l'un à l'autre et l'effet qu'elle produisait sur lui ne s'était pas dissipé.

D'une humeur de pantin débile, il s'approcha à pas de loup, histoire de l'effrayer un peu. C'était amusant, un jeu qu'il affectionnait particulièrement avec Amanda qui, après avoir vu l'âge de glace, adorait jouer à cache-cache. Puis, sans plus attendre, une fois avoir déposé son matériel au pied d'un chêne, il posa brusquement ses mains sur les épaules de June en lui criant :

- BOUH !

Mercredi… Je n’ai cours que la matinée. C’est vraiment bizarre d’avoir cours tous les jours. Quand je voyageais avec ma maman et Juliet, nous étudions quand nous le voulions et certainement pas toute la journée. Nous avions toujours de longues pauses pour faire du shopping ou rencontrer des gens. Au début, j’avais eu beaucoup de mal pour être concentrée sur des cours une journée entière. Mais petit à petit, c’était devenu naturel. Ma journée devenait de plus en plus une routine alors qu’elle ne l’était pas du tout auparavant. Se lever, se laver, se préparer, déjeuner, aller à l’université, revenir des cours, étudier, souper, ouvrir l’ordinateur et dormir. Voilà à quoi se résumaient mes journées de cours. C’est pourquoi depuis peu, j’avais entrepris de faire quelque chose d’autre : apprendre à conduire un bateau. En acheter un ne serait pas un problème. J’avais assez de sous pour cela. Et puis, j’avais toujours rêvé avoir un yacht avec plusieurs chambres, des salles de bain. Un petit palace sur l’eau, vous imaginez ? J’allais aller le choisir avec Juliet. Cela lui ferait tellement plaisir. C’est comme si nous devions choisir une deuxième maison. Mais bon, je devais en parler à ma maman parce que le prix n’était pas aussi petit que celui d’une voiture. Alors, rien n’était fait.

Le mercredi après-midi soit je faisais du shopping soit j’allais dans le parc pour dessiner. Mais je ne voyais jamais Thomas le mercredi. Sa petite sœur n’avait pas cours l’après-midi et il ne travaillait pas pour pouvoir s’occuper d’elle et je n’avais pas envie de l’étouffer. Nous nous voyions donc quand il en avait envie… Je prenais donc un peu de temps pour moi. J’avais alors mon petit carnet sur mes genoux. Mes jambes étaient croisées pour avoir plus de facilités. Mes crayons de couleur se trouvaient sur le banc juste à côté de moi. Je dessinais une robe. Je n’avais encore aucune idée pour la couleur. J’hésitais entre blanche et noire. Je sais, ce sont des couleurs complètement opposées mais bon… J’hésitais. Il y a aussi quelque chose que je voudrais dire. Thomas ne sait pas que je dessine des vêtements. Il ne le sait pas parce que je n’ai jamais eu l’occasion d’en parler pas parce que je voulais le lui cacher. D’ailleurs, j’aimerai créer ma propre ligne de vêtements mais j’avoue que cela me fait un peu peur. Je ne serai pas capable de gérer les études et une ligne de vêtements en même temps. Je ne suis pas encore superwoman. Et puis, c’est un projet à long terme. J’ai peur aussi que cela ne fonctionne pas du tout. Je suis certaine que je perdrai confiance en moi si cela se déroulait…

J’étais donc tranquillement assise en train de commencer à dessiner ma robe. Quand quelqu’un arriva par derrière et me fit sursauter. Un énorme trait se fit sur mon dessin, quelque chose d’irrécupérable. Je pensais que c’était un de ses enfants qui jouait au ballon. Je me levai alors d’un bond avec mon carnet en main.

-« Non mais ça va pas la tête ! »

A peine retournée, mon teint vira au rouge. Ce n’était pas des enfants mais Thomas. C’était Thomas. Ce petit homme avec qui j’étais depuis maintenant cinq mois. C’était notre anniversaire aujourd’hui. Je l’embrassais alors. Je pense qu’il ne m’avait jamais vue m’énerver comme cela. J’évitais de m’énerver devant lui habituellement. J’étais donc quelque peu gênée… Enfin bon, il devait bien me voir sous toutes les formes. Vous savez, j’avais envie de faire ma vie avec lui. Il était tellement extraordinaire. C’était l’homme parfait : beau, intelligent, à l’écoute, ne juge pas, … J’attendais vraiment ce jour où j’aurai fini mes études pour avoir ma maison avec lui et plein de petits enfants qui courent partout…

-« Désolée, je pensais que c’était des enfants… »

Je n’avais pas fermé mon carnet mais simplement déposé sur le banc encore ouvert à la page où j’étais occupée. Autant vous dire que c’était déjà le deuxième carnet que j’utilisais. Et que celui-ci était déjà bien rempli. Je ne dessinais pas qu’un seul type de vêtement. J’avais dessiné des jupes, des blouses, des pantalons, … Tout ce qu’il y a de possible. Par contre, les sacs, je n’avais pas encore tenté. Mais ça allait être pour bientôt...

Le sourire éclatant qui s'était dessiné sur son visage ne dura pas si longtemps. Il se figea à l'instant même où la jeune demoiselle victime de sa blague qui, je vous l'avoue, n'était peut être pas si drôle, se retourna aussi furieuse qu'un singe n'ayant pas trouvé les poux de son compagnon. HiHi xDD Heureusement pour le jeune Flanagan, la colère de June s'estompa à vu d'œil lorsqu'elle le reconnut. Et c'est dans un élan de soulagement qu'elle lui sauta dans les bras pour l'embrasser. - Non non je n'exagère pas du tout. (aa) - Aujourd'hui était leur anniversaire et vu la situation il semblerait que Thomas allait lui souhaiter plus tôt que prévu et dans un drôle de contexte. C'est étonnant, il ne l'avait pas vu comme cela. Le mercredi il avait l'habitude de s'occuper de sa petite sœur, tout deux n'ayant ni cours, ni de boulot. Exceptionnellement, un cours de danse avait été rajouté ce jour-ci car le grand spectacle approchait et qu'il fallait prévoir de nombreuses répétitions. C'est ainsi qu'il avait décidé de se rendre au Parc pendant les deux heures qui suivaient. Et alors là, quelle n'était pas sa surprise quand il tomba sur un ange tombé de ciel.

La jeune fille s'excusa, avouant qu'elle avait cru que c'était les enfants qui jouaient au ballon. Il s'en voulu un peu, ne pensant pas qu'il aurait pu produire cet effet. Cependant quelque chose le tracassait. Il l'avait bien aperçut quelques minutes plus tôt, au loin, munit d'un calepin sur les genoux. D'un regard scrutateur, il chercha un instant cet objet sur le banc. Là, il vit. Au premier coup d'oeil on aurait pu en déduire qu'un grand trait ornait la feuille, signe d'énervement ou de rature, c'est comme vous le sentez. Mais Thomas n'était pas quelqu'un qui ne voyait pas plus loin que le bout de son nez. Il observait chaque détail, cherchait un sens, un sentiment, un esprit à ses dessins. Et sous ce large trait noir il remarqua quelques petites ébauches bien dessinées. Quelques traits de crayon fins, encore hésitants mais puissants. C'est alors qu'il comprit. Une lueur lui traversa l'esprit et doucement il releva la tête vers la jeune Fridman. Son regard en dit long, il s'excusait, profondément. Il savait ce que c'était que de recommencer un travail gâché, il en avait vécu l'expérience avec Julia il y a de ça quelques années, et avait prit soin dès lors de s'aménager une pièce au sous-sol qu'il pouvait fermer à clés. Il ne prononça aucun mot, trop surpris encore par ce qu'il découvrait, et impulsivement il se dirigea vers le banc et attrapa délicatement le carnet. De ses mains gracieuses, il tourna chaque page dévoilant au fur et à mesure de son parcours un bon nombre d'esquisses représentant divers vêtements. Au bout d'un moment, il se retourna vers la jeune adolescente, et lui chuchota, d'une voix douce et calme :

- Je ne savais pas que tu dessinais. C'est... Tu es très douée, tu sais.

Ses mots s'achevèrent par un sourire, timide mais sincère.

Cela amusait donc Thomas de m’avoir fait peur mais pas moi… A cause de lui, j’avais raté la robe que je dessinais. Bon, d’accord, je venais de la commencer et il n’y avait que des traits légers. J’avais une idée bien en tête depuis quelques jours. Ce n’est pas à cause d’une rature que je n’allais plus être capable de la dessiner mais quand même… Elle était noire avec de petits volants et assez courte avec un petit décolleté. Elle pouvait se porter soit avec des ballerines noires soit avec des talons mais sûrement pas avec des bottes. Pour ce qui concernait les bas, il ne les fallait surtout pas opaque. Je voyais plutôt des bas transparents qu’on ne remarquait même pas. D’ailleurs, c’était plutôt une robe de soirée qu’une robe pour aller en cours tous les jours. Je ne dessinais que très rarement des robes de soirée. Tout simplement parce que j’aimais réaliser mes propres vêtements. Et comme j’étais plus souvent à l’université qu’en soirée, je me concoctais des vêtements pour aller en cours… Je savais cependant que si je voulais me lancer une ligne de vêtements, il m’en faudrait de toute sorte passant par la robe de mariée et allant jusqu’au simple jeans. Je détestais dessiner les jeans aussi. Je les trouvais tous pareils. C’est pourquoi j’en portais très rarement, je trouvais ça d’un commun ! Les chaussures, je les dessinais mais je ne les confectionnais pas. J’aimais dessiner des talons. En fait, je dessinais des vêtements pour les vraies filles. Ce n’est certainement pas des garçons manqués qui s’habilleraient avec ma ligne de vêtements. Et je n’avais pas envie d’atteindre ce public. Mon but était que des jeunes filles de l’âge de 18 – 20 ans viennent s’habiller. Celles qui vont à l’université ou sont en terminale. Les étudiants qui sont passées par ce stage jeans et qui voudront changer. Il y a de beaux pantalons qui ne font pas jeans et plutôt bien habillée pour aller en cours. Sans oublier les jupes, j’aime les jupes courtes mais il y en aurait pour tous les goûts. Et voilà, je pars dans mon délire avec ma ligne de vêtements en sachant qu’elle n’existera jamais…

Thomas commença alors à feuilleter mon carnet. Je sentais que je virais au rouge au fur et à mesure qu’il tournait les pages. Je n’avais pas honte de ce que j’avais dessiné mais personne n’avait encore vu mes créations à part Zac. De toute manière, elles n’allaient pas être portées par toutes les filles de 18-20 ans parce que j’avais peur de les montrer au monde et de me faire critiquer dans des magasines people par des gens incompétent. Bon, d’accord, je lis ces magasines people rédigés par des journalistes incompétent mais bon, il faut bien que je me distraie. Et puis, j’étais sûre que ma mère serait plus que contre une ligne de vêtements. Elle me sortirait : « Tu es aux études pour le moment. Nous verrons bien à la fin de celles-ci. Tu n’as pas de temps à te consacrer à tout à fait autre chose. ». Bla bla bla. Le petit discours de ma mère par téléphone parce que celle-ci ne sait plus qu’on existe depuis que Juliet et moi nous nous sommes installées…

-« Tu trouves ? »

C’était donc notre anniversaire aujourd’hui… Je lui avais déjà trouvé son cadeau. Il se tenait dans mon sac emballé dans une petite boîte avec un emballage autour. J’étais très nulle en emballage, c’est pourquoi la bijoutière l’avait fait elle-même. Je ne savais pas du tout si celui-ci allait lui plaire parce que niveau bijoux, je ne connaissais pas du tout ses goûts. Pour ce qui est des vêtements, c’était déjà plus facile vu que je lui avais refait une garde-robe entière avec Juliet. Nous nous étions amusées à lui trouver des vêtements qui pourraient lui aller. Pour finir, nous les avions acheter parce que cela nous faisait mal au cœur de tout ranger dans les rayons. La petite boîte contenait une petite gourmette en or. Nos deux noms étaient gravés sur le devant et la date de notre commencement de relation était gravée au verso. Nous n’étions pas souvent ensemble et cela lui permettrait d’avoir l’impression que je suis tout le temps en même lui. Et puis, comme ça, aucune fille ne l’approchera. Là, je blague bien sûr… J’étais un peu jalouse mais j’essayais de le lui montrer le moins possible. Pas besoin de l’énerver pour ce genre de bêtise. Le principal étant qu’il aie quelque chose m’appartenant tout le temps sur lui. D’ailleurs, la dernière fois que nous nous étions vus, je lui avais pris son écharpe. Elle était noire, pas de dessin dessus. Juste passe-partout comme j’aime. Elle ne me lâchait plus depuis. Je dormais avec mais son odeur était maintenant partie. Là, elle était dans mon sac. Je la prenais tout le temps avec moi. Et quand je n’allais pas très bien, il me suffisait de la regarder et je reprenais mes esprits…

S'il trouvait qu'elle avait du talent ? Évidemment... Elle était vraiment douée, doutait-elle de lui ? Impossible, il devait la mettre en confiance, et il était sûr de lui. A savoir que ce n'était pas n'importe quel opinion qu'il lui donnait, c'était ce qu'il pensait, lui, en tant que dessinateur, car oui cela fait plusieurs années qu'il s'est attaché à sa palette de crayons... Il est passionné, c'est un autre monde, quelque chose que lui seul pouvait comprendre, du moins, jusqu'à ce qu'il découvre que la personne à laquelle il tient le plus - mise à part Julia - dessinait elle aussi. C'était différent, ses esquisses portaient sur les vêtements mais cela restait au fond la même chose. Un bonheur, une véritable évasion, quelque chose d'universel. Et tout cela, malgré la surprise, le jeune Flanagan appréciait, parce qu'il avait l'impression que ça le rapprochait encore plus de sa petite amie. Ils partageaient une passion, une envie, un rêve... Il se voyait déjà aménager un coin pour June dans son sous-sol. Il est vrai qu'il n'avait pas tellement de moyens mais si l'on peut dire d'un endroit chez Thomas qu'il est bien construit c'est le sous-sol. Étonnant, non ? Et pourtant, il avait peint les murs avec une très grande précision. Celui de face lorsque l'on entrait, représentait une jolie plage au sable fin avec sur la droite un beau hamac en corde. Des coquillages surplombaient le sol, avec un ou deux crabes par là. Le soleil illuminait la mer, un coucher de soleil donnant des reflets rouges et violet sur l'eau. A droite, le mur représentait un trompe l'oeil, tellement bien fait que l'on avait réellement l'impression de voir un champ de coquelicot par la fenêtre. Et pour finir il avait laissé le soin à Julia de décorer toute la partie gauche encore inachevée. Contrairement à ce que l'on pourrait croire le sous-sol était extrêmement bien éclairé, c'est important pour dessiner dans de bonnes conditions. Et le jeune homme avait même installé dans un coin, un canapé et une table basse pour se détendre de temps en temps. Deux plantes se trouvaient à chaque côté du large bureau - du moins c'était le nom qu'on lui donnait, car en réalité on avait deux tréteaux et une planche en bois - et l'une d'elle était à moitié triste. - Genre on lui avait coupé les coins d'un sourire mais la bouche ne boudait pas non plus. xDD - Pour finir, un petit frigo qui avait appartenu à son père avait été placé au fond de la pièce, remplit de bonnes friandises. Miaam.

Enfin, il avait bel et bien l'intention de prendre un peu de temps pour lui faire un petit coin sympa et chaleureux. Il jeta un dernier coup d'œil sur la page gribouillée à cause de sa blague débile. Les traits étaient si fins que l'esquisse était probablement encore qu'une première ébauche, mais le jeune homme s'en voulait tout de même. Il devrait pouvoir se rattraper... Pendant longtemps il avait cherché quoi lui offrir. Il est vrai que c'était leur anniversaire de cinq mois aujourd'hui mais à la base c'était surtout un cadeau comme il pourrait en faire sans aucune raison particulière. Surtout que pour lui, les cinq mois n'étaient pas non plus quelque chose d'exceptionnel. Vous imaginez s'il devait faire un cadeau à chaque nouveau mois ? Il serait ruiné... Mais cela le mettait extrêmement mal à l'aise de voir que June ne s'arrêtait jamais de faire de cadeaux, elle n'avait toujours pas compris. Mais après tout c'était dans sa nature et il ne pourrait jamais lui changer ça. Pour finir, la petite sœur du jeune adolescent l'avait longuement aidé à trouver un cadeau digne de ce nom, et alors il avait trouvé un sac à main. Il ne savait pas s'il allait lui plaire, mais au pire des cas la petite Flanagan avait déjà prévu d'embarquer le sac avec elle. Il était grand et empli de nombreuses poches, avec fermetures, ouvertes librement, des petites poches à l'avant, comme des grandes à l'intérieur... Sur le côté, une fleur aux pétales rouges était brodée, sur lequel il avait demandé d'ajouter les initiales de leur prénom. Enfin pour finir une feuille d'or figurait sur une petite poche avant, donnant un côté "classe" au sac à main. Et au fond de cette petite merveille il avait enveloppé un dessin, sur lequel ils étaient représentés. Puisant dans ses souvenirs, il était parvenu à les imaginés sur une plaine, l'océan au loin. Il espérait que cela lui plaise et avait bien prit soin de l'encadrer aux couleurs de sa chambre. Cependant tout cela se trouvait dans le placard du sous-sol, bien rangé et surtout bien planqué. Il n'avait pas prévu de la rencontrer au Parc... Mais il n'en était pas moins heureux bien au contraire.

Il s'approcha délicatement d'elle et caressa un instant sa joue. Son parfum lui procura toujours autant de plaisir à s'en enivrer...

- Mon ange, je suis désolée pour tes dessins. Si j'avais su... Je te demande pardon, tu avais l'air si bien partie. Mais je reviens pas sur mes mots pour autant, tu es vraiment douée tu sais.

Il lui déposa un léger baiser sur le front.

- Joyeux anniversaire mon cœur.

Les cadeaux… J’adorais en faire aux gens que j’aime. Thomas en avait reçu de nombreux comme des vêtements de la marque « American of Eagle ». Mais pas que lui, Amber aussi en avait reçu. Je pense que ce sont les deux personnes que je gâte le plus. Les autres personnes de mon entourage, je ne les connaissais pas assez. Et puis, j’avais assez d’argent pour partager. Ce n’est pas comme si j’étais dans la classe moyenne ou pauvre. Les gens de la classe dite pauvre, faisaient plutôt des cadeaux personnalisés. Et ça, j’aimais particulièrement. Ils avaient une créativité hors du commun tant dis que les gens de la classe « riche » ou « supérieure » se contentaient de se rendre dans un magasin pour acheter quelque chose de déjà tout fait. Ils prenaient la facilité en fait. En même temps, je n’avais jamais d’idée en ce qui concernait les cadeaux. Maintenant, ne pensez pas que j’achète leur amitié ou leur amour. Je ne suis pas une fille comme cela. Je suis très généreuse, c’est tout. Bon, je n’irai jamais acheter une voiture. C’est logique. Mais quelques vêtements ou bijoux de temps en temps, ça fait toujours plaisir.

Vous savez quoi ? Je viens de décider que j’allais réaliser mon rêve : celui de construire ma ligne de vêtements. Tant pis pour ce qui concerne ma maman ou pour l’avis de journalistes incompétents. J’allais construire ma propre vie comme j’en avais envie. Ce n’est pas comme si l’argent me manquait. On ne vit qu’une fois et la vie est trop courte pour ne pas en profiter et pour ne pas réaliser ses rêves. J’étais certaine que Juliet allait me soutenir et je pouvais aussi compter sur le soutien de Thomas. Le problème est que je ne savais pas comment m’y prendre. Et puis, il me fallait un nom pour cette ligne de vêtements… « You’ll ask for me » ? Titre d’une chanson magnifique. Oui, cela me plaisait bien. Mais une chose est sûre, j’allais en parler à Juliet histoire d’avoir d’autres idées… Et puis, je suis certaine que Thomas pourrait m’aider aussi. Mais comment fallait-il commencer ? Je n’en avais aucune idée et qui pourrait m’aider ? J’allais commencer à stresser, je le sentais. Et comment j’allais faire pour quand même gérer mes études ? Parce qu’il me fallait un diplôme. Je ne pouvais pas me contenter de mon diplôme du secondaire. Dans la vie d’aujourd’hui, nous n’allions nulle part avec un diplôme de secondaire générale. Mais j’aimais le droit. J’avais choisi des études que j’aimais pour ne pas que cela soit un fardeau.

-« J’aimerai lancer une ligne de vêtements… »

Je lui donnais alors son petit cadeau emballé soigneusement dans du papier rouge. Je ne savais pas comment il allait réagir. Je me demandais même si il allait l’accepter. Je commençais à le connaître le coco. Mais il devait l’accepter, je ne pouvais pas le rendre au magasin. Et oui, quelque chose était gravé dessus. Le bijoutier ne pouvait donc le vendre à personne d’autre. Tous ces arguments qui font qu’il ne pourra pas le refuser. Et puis, je suis certaine qu’il ne résistera pas à mon regard. De toute manière, il ne pouvait pas résister… Et qu’il ne me dise pas que c’est trop gros. Pour moi, c’est juste bien. Il le méritait en tout cas. Et qu’on ne me sorte pas non plus que je m’attache trop vite aux gens…

-« Bon anniversaire mon amour. »

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